Un an que je rêve de fouler les terres londoniennes en ce 23 avril, un an sans marathon. Il est 10 heures, je m’apprête à m’élancer sur mon deuxième major avec une joie non dissimulée…
Petit
retour en arrière : comme tous les étrangers, j’ai tenté cette fameuse
loterie londonienne que l’on promet impossible. Voulant absolument faire ce
marathon, je m’inscris en parallèle par le voyagiste « sportifs à
bord ». Bien m’en a pris car je ne serai pas tiré au sort (comme tous les
coureurs inscrits que je connais à cette loterie). Un début d’année prometteur
me permet de battre mon record sur 10k à Vincennes et semi à Marseille. Malheureusement, je vais développer une triple tendinite au pied gauche
trois semaines avant la fin de la préparation. Ce qui va largement alléger
cette fin de préparation avec des semaines à seulement 40-50km. J’ai un léger
sentiment que le pic de forme est passé. Mais tant pis, je vais tenter :
partir sur une allure aux alentours de 2h53-55 et advienne que pourra. Je suis
déjà tellement heureux d’être au départ de ce major.
J’arrive
en terre anglaise le vendredi, pour récupérer tranquillement mon dossard au
village expo à Excel. Je suis bien content d’être arrivé deux jours avant car
on perd facilement beaucoup d’énergie à piétiner dans les allées du salon. J’en profite pour bavarder avec Adrien qui
tient le stand ASO J.
Le samedi sera calme, un excellent porridge au réveil pour faire le plein
d’énergie pour le traditionnel footing d’avant course sur les derniers km du
marathon. Il s’en suit une légère balade dans Londres et le traditionnel plat
de pasta pour clôturer la journée. La nuit précédente sera plutôt bonne. Le bus
du voyagiste nous dépose au sud de Londres et sa banlieue Les 2h d’attente
passeront finalement assez vite vu l’organisation tip top (tentes pour rester
au chaud, toilettes à profusion, etc). J’ai le plaisir de croiser dans le sas
de départ Mohammed El Yamani qui va réaliser un énorme chrono : 2h26’38’’ (meilleure
performance française en catégorie M50 soit la 9ème performance mondiale de
tous les temps en M50).
Il
est maintenant 10h et je suis quelques dizaines de mètres derrière le plateau
élite masculin. Je franchis la ligne de départ en étant déjà totalement dans ma
course. Je suis vigilant car la route n’est pas large et « ca frotte un
max ». Nous sommes dans le quartier
de Greenwich et l’ambiance est déjà excellente. J’ai dans ma ligne de mire
notre « chauchau national», je me rends compte assez rapidement
qu’il est sur une allure plus rapide que la mienne et le laisse filer tout
doucement. J’ai dans l’optique de maintenir une allure de 4’05-08 un maximum de
temps, ce qui me permettrait de passer sous les 2h55. Le parcours n’a pour
l’instant rien de transcendant mais l’ambiance est déjà énorme, c’est vraiment
comparable à ce que j’avais vécu lors du marathon de New-York.
Je
passe le 5ème km dans un timing parfait (20’22 soit 4’05/km), je ne
sens que légèrement mon pied gauche pour l’instant. Je profite un max de
l’ambiance et les sensations pour l’instant ne sont pas trop mal. Les kilomètres
défilent rapidement sous les encouragements des Londoniens, j’harangue de temps
en temps la foule qui réagit immédiatement, j’adoreJ. Je suis surpris d’arriver déjà au 10ème km en passant le cutty
stark (magnifique navire à voiles britannique). Je suis totalement dans ma
course et mon talon ne fait toujours pas des siennes, j’en profite pour avaler
mon premier gel. L’ambiance monte encore
d’un cran en se rapprochant du centre de Londres. Je suis un peu dans ma bulle
et j’en arrive à me poser la question si je suis bientôt au 15ème ou
20ème km. Cela m’importe peu car : « purée, quel pied je prends
en ce début de course ». Je bois
depuis le début de la course une gorgée de boisson isotonique toutes les 10’,
je suis pour l’instant autonome et ne profite pas des nombreux ravitaillements
de la course (tous les miles).
Un
virage à droite et me voilà déjà au pied de Tower Bridge. Le passage sur le
pont est tous simplement « amazing », l’ambiance est folle, j’en ai
la chair de poule. J’entends à la sortie du pont une voix familière venant de
l’arrière, c’est le coach JC qui me demande « si je m’éclate » :
oh que oui… Le départ de la course a été fait en trois zones, la sienne est
partie deux minutes plus tard, ce qui explique que nous nous croisions que
maintenant. Je lui emboite légèrement le pas et passe le semi en 1h26’33’’. JC
me demande mes sensations : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va
bien…
Je me régale Thibault de ces commentaires d'exploits. tu me rappelles ce que j'ai vécu "en solo" la course à pied que j'ai toujours pratiquée. une très grande satisfaction pour moi de te voir discipliné et épanoui....
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